❝ quand souffle le vent du nord ❞ de Daniel Glattauer
Au début on se prend au jeu. Ça intrigue un roman épistolaire où les lettres sont remplacées par des mails ! Mais rapidement, on est déçu. L’écriture est bien trop simple, il n’y a pas de style particulier, il n’y a pas de poésie, de douceur de la langue, de surprise des mots. Parfois l’échange de mails ressemble presque à un dialogue, un dialogue bien pauvre :
Deux heures plus tard
RE :
Encore une chose avant que je parte, Leo. Je vous en prie, soyez honnête ! Avez-vous perdu tout intérêt pour moi ?
Cinq minutes plus tard
RÉP :
Tout à fait honnête ?
Huit minutes plus tard
RE :
Oui, tout à fait honnête. Honnête et rapide, s’il vous plaît ! Je dois emmener Jonas se faire enlever son plâtre.
50 secondes plus tard
RÉP :
Quand je vois un nouveau mail de vous, mon cœur bat. Aujourd’hui, comme hier et comme il y a sept mois.
40 secondes plus tard
RE :
Malgré les mots vides et muets ? C’est gentil !!!! Vacances sauvées ! Au revoir.
45 secondes plus tard
RÉP :
Au revoir.
Outre le fait que l’écriture soit dépourvue de talent, on ressent une grande frustration au niveau de l’histoire. Un homme et une femme qui ne se connaissent pas s’écrivent des mails sans jamais oser se rencontrer. Alors on se demande : de quoi peuvent-ils bien parler ? De pas grand chose et ça leur convient. Ils sont même assez contents d’avoir réussi à créer cette bulle où ils ne parlent que d’eux et de leur intimité. Du coup, au milieu de ce duo platonique je me suis ennuyée, terriblement.
Preuve, une nouvelle fois, que les best-sellers ne sont définitivement pas ma tasse de thé.
Sur la quatrième de couverture, on peut lire cette critique de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel : « Un des dialogues amoureux les plus enchanteurs et les plus intelligents de la littérature contemporaine. » Ce genre de critique est plutôt déconcertante.
Si vous voulez vous plonger dans un réel dialogue amoureux qui enchante (mais qui n’est pas contemporain) relisez Roméo et Juliette de Shakespeare. C’est tout autre chose et c’est bien plus intéressant.
Merci à Tulisquoi pour le prêt du livre !