❝ La chasse au Snark ❞ de Lewis Carroll
Cet ouvrage m’a intrigué. Lewis Carroll c’est Alice au pays des merveilles, mais ensuite ? Il y a autre chose et cet autre chose c’est une chasse au Snark par exemple.
Ce n’est pas une nouvelle classique comme je l’imaginais, mais plutôt une sorte de longue épopée en vers. L’histoire est complètement tordue et loufoque, un équipage part à la recherche d’un Snark, une chose définie dans l’histoire, je vous laisse découvrir.
Cette édition est bilingue, j’ai donc pu comparer la traduction avec le texte original en anglais, mais oh surprise, ça n’y ressemble pas vraiment. Le traducteur, Jacques Roubaud (un membre de l’Oulipo, pour en savoir plus c’est ici), a effectivement dû transformer les quatrains anglais en sizains, pour conserver tout le non-sens et l’oralité du poème primitif. On parle donc ici de traduction-adaptation.
Je vous donne un exemple de traduction, le même passage d’abord en anglais, puis en français :
« We have sailed many months, we have sailed many weeks,
(Four weeks to the month you may mark),
But never as yet ('tis your Captain who speaks)
Have we caught the least glimpse of a Snark !
« Nous avons navigué des mois
nous avons navigué des semaines
Quatre semaines par mois je le remarque
Mais jamais jusqu’ici
C’est votre capitaine qui vous le dit
Nous n’avons même aperçu un Snark.
C’est un peu perturbant, non ? Je pense qu’il est donc très intéressant d’avoir les deux textes sous les yeux. Une histoire à découvrir, pour sortir du terrier et lire ce que Lewis a écrit après Alice.
Ci-dessous les gravures d'Henry Holiday qui ont acompagné la première publication du texte chez Macmillan. Lewis Carroll aurait refusé à l'illustrateur le droit de représenter le Snark.